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Voir une personne sur l’écran d’un téléphone n’est pas la même chose que la voir en chair et en os. J’avais beau avoir eu une demi-douzaine de fois Janice au téléphone ces derniers mois, j’ai failli ne pas la reconnaître quand elle a poussé la porte du grill.
Je pense que c’est le mélange de prospérité et de peur qui l’avait changée.
Whit s’en était bien sorti malgré la récession économique. Janice portait un joli tailleur en tweed, visiblement coûteux, mais au col tordu et aux poches non boutonnées, comme si elle l’avait arraché du cintre sans regarder dans sa penderie. La peau sous ses yeux rougis était bouffie et grisâtre.
Nous nous sommes étreints d’une manière cordiale mais neutre avant qu’elle s’assoie en face de moi.
« Rien de neuf », a-t-elle annoncé. Elle tripotait son sac à main, dans lequel elle devait garder son téléphone. « La police a promis d’appeler dès qu’elle aurait du nouveau. »
Elle a commandé une salade qu’elle n’a pas touchée et un margarita qu’elle a bu avec trop d’empressement. Nous aurions préféré parler d’autre chose, mais nous n’étions pas venus pour cela. « Je vais te demander de répéter encore une fois toute l’histoire, ai-je dit. Tu pourras le supporter ?
— Je pense, oui. Mais il faut que tu me dises ce que tu comptes faire, Scott.
— Ce que je compte faire ?
— Pour… pour tout ça. Parce que c’est entre les mains de la police, maintenant, et cela pourrait poser des problèmes que tu t’en mêles de trop près.
— Je suis son père. J’ai le droit de savoir, il me semble.
— De savoir, oui, certainement. Mais pas de t’en mêler.
— Je ne prévois pas de m’en mêler. »
Elle m’a adressé un faible sourire. « Pourquoi est-ce que je ne te trouve pas du tout convaincant ? »
J’ai commencé à lui poser une question, mais elle m’a interrompu. « Non, attends un peu. Je veux que tu aies ça. »
Elle a sorti de son sac une enveloppe de papier bulle qu’elle m’a tendue. Je l’ai ouverte et en ai retiré une photo récente de Kaitlin. Janice l’avait imprimée sur papier brillant, l’image était nette et précise.
Kait était grande pour ses seize ans, et indéniablement jolie. À en juger par l’assurance de son maintien, le destin lui avait épargné, outre le fléau de l’acné juvénile, celui de la gaucherie adolescente. Elle avait le visage sombre, mais semblait en bonne santé.
Sur le moment, je n’ai rien remarqué de particulier. Puis je me suis dit : ses cheveux. Kait avait noué sa longue chevelure blond sale en une natte qui dégageait ses oreilles.
Ses deux oreilles.
« C’est ce que tu lui as donné, Scott. Je voulais te remercier pour ça. »
La prothèse d’oreille interne ne se voyait pas, évidemment, mais la réparation esthétique avait été impeccable. Comme il se doit. L’oreille n’était pas fausse, c’était bien la sienne, génétiquement parlant, puisqu’on l’avait cultivée à partir de cellules souches de Kaitlin. Pas la moindre cicatrice sinon une vague ligne de suture. Mais après l’opération, les complexes de Kait avaient mis des années à disparaître.
« Quand on lui a enlevé les bandages, c’était complètement rose, tu sais, mais parfait. Exactement comme une nouvelle rose. »
J’avais été présent pour l’opération mais pas pour le dévoilement : il avait eu lieu pendant la crise provoquée par l’arrivée de Damas, à laquelle j’avais assisté avec Sue.
« Je lui ai dit qu’elle était superbe, a continué Janice, là-bas, à l’hôpital, devant le docteur et les infirmières. Elle a penché la tête, comme si elle ne savait pas trop d’où venait ma voix. On met du temps à s’y habituer, tu sais. Tu veux savoir ce qu’elle m’a dit ?
— Oui, quoi ? »
Une larme a dévalé la joue de Janice. « Elle m’a demandé : pourquoi tu cries ? »
— Les ennuis ont commencé, m’a expliqué Janice, lorsque Kaitlin n’est pas rentrée d’une réunion d’un groupe de jeunes.
« Quel genre de groupe de jeunes ?
— Un simple… eh bien…, a hésité Janice.
— Pas de cachotteries, sinon ça ne sert à rien.
— C’est la division jeunesse de cette organisation à laquelle appartient Whit. Il faut que tu comprennes, Scott. Ce n’est pas un truc pro-Kuin. Simplement des gens souhaitant discuter des alternatives à un conflit armé.
— Nom de Dieu…, me suis-je exclamé. Janice… Whit est copperhead ? »
Ces derniers temps, les journaux avaient ressuscité cette expression datant de la guerre de Sécession[5] en tant qu’insulte générique envers les divers mouvements kuinistes. Janice a baissé les yeux : « Nous n’utilisons pas ce terme », ce qui, ai-je pensé, signifiait qu’il déplaisait à Whit. « Je ne fais pas de politique. Tu le sais. Même Whit ne s’est impliqué dans le mouvement que parce qu’une partie de sa hiérarchie l’avait rejoint. Whit dit que se préparer à une guerre que nous n’aurons sans doute même pas à livrer n’est pas une bonne politique économique. »
C’était un argument classique des Copperheads ; mais l’entendre de la bouche de Janice m’a troublé. Il n’était d’ailleurs pas totalement idiot. Mais il contenait aussi, sous-jacent, le mépris dans lequel les kuinistes tenaient le processus démocratique, en pensant que Kuin pourrait ramener l’ordre sur une planète divisée par trop de lignes de fracture économiques, religieuses et écologiques.
J’avais suivi la montée du mouvement copperhead sur le Web – je n’avais pas eu le choix : Sue considérait cette montée comme significative et Morris y voyait une menace potentielle. Ce que j’avais vu ne m’avait pas plu.
« Et il a embringué Kaitlin là-dedans ?
— C’est Kaitlin qui voulait y aller. Au début, il l’emmenait aux réunions des adultes, mais ensuite elle s’est intéressée à la branche jeunesse.
— Alors tu l’as laissée y aller, comme ça ? »
Elle m’a regardé d’un air implorant. « Franchement, Scotty, je n’y ai rien vu de mal. Pour l’amour du Ciel, ce ne sont pas des stages de fabrication de bombes artisanales ! Rien qu’un truc social. Ils jouent au base-ball, montent des pièces de théâtre, tu vois ce que je veux dire ? Ce sont des ados, Scotty. Elle se faisait un tas de nouveaux amis – les premiers vrais amis de sa vie. Qu’est-ce que j’étais censée faire, la cloîtrer à la maison ?
— Je ne suis pas ici pour juger.
— Tant mieux.
— Raconte-moi juste ce qu’il s’est passé. »
Elle a soupiré. « Eh bien, il faut croire qu’il y avait quelques radicaux parmi eux. Difficile d’y échapper, tu sais. Les jeunes y sont particulièrement vulnérables. Les actualités, le Net, en sont pleins. Elle en parlait parfois, elle parlait de…» Elle a baissé la voix. «… de Kuin, elle disait qu’il ne fallait pas condamner ce qu’on ne comprenait pas, des choses de ce genre. Elle prenait ça plus au sérieux que je ne me l’imaginais.
— Elle s’est donc rendue à une réunion dont elle n’est pas revenue.
— Non, et dix autres non plus, la plupart plus vieux qu’elle. Apparemment, cela faisait des semaines qu’ils jouaient avec l’idée de partir en pèlerinage, ce qu’ils appellent un hadj. »
J’ai fermé les yeux.
« Mais la police dit qu’ils n’ont probablement pas quitté la ville, s’est-elle empressée d’ajouter. Qu’ils squattent sans doute un immeuble vide avec une bande d’autres soi-disant radicaux qui font de grands discours et volent de quoi se nourrir dans les magasins. J’espère que c’est vrai, mais déjà comme ça…
— Tu l’as cherchée, toi ?
— La police le déconseille.
— Et Whit ?
Whit dit que nous devons coopérer avec la police. Cela vaut aussi pour toi, Scott.
— Tu as le nom de quelqu’un de la police avec qui je pourrais discuter ? »
Elle a sorti son carnet d’adresses, a copié un nom et un numéro de téléphone sur une serviette en papier, mais à contrecœur, en me jetant de longs regards amers.
« Et aussi le nom du club copperhead de Whit », ai-je ajouté.
Là, elle a renâclé. « Je refuse que tu causes des ennuis.
— Je ne suis pas venu pour cela.
— Arrête tes conneries. Tu es arrivé en ville avec tout ce… cette indignation morale…
— Ma fille a disparu. Je suis là pour ça. Qu’est-ce que cela a d’effrayant ? »
Elle s’est tue un instant.
Puis elle a dit : « Kait est partie depuis moins d’une semaine. Elle pourrait rentrer demain. Il faut que j’y croie. Que je croie que la police fait de son mieux. Mais j’ai bien vu ton regard. Et il ne me plaît pas du tout.
— Quel regard ?
— Celui de quelqu’un qui s’apprête à porter le deuil.
— Janice…»
Elle a frappé la table du plat de la main. « Non, Scott. Désolée. Je te suis reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour Kait. J’ai conscience de tout le mal que tu t’es donné. Mais je ne peux pas te dire à quelles associations appartient Whit. C’est sa vie privée. Nous en avons discuté avec la police et cela n’ira pas plus loin, du moins pour l’instant. Alors ne me regarde pas avec ces… avec ces foutus yeux d’enterrement. »
J’en ai été blessé, mais je ne l’ai pas reproché à Janice, même quand elle s’est levée pour regagner la rue décolorée par le soleil. Je savais ce qu’elle ressentait. Kaitlin était en danger, et Janice se demandait quand elle n’avait pas agi au mieux, où elle avait foiré et comment les choses avaient pu si vite tourner si mal.
Je me posais les mêmes questions depuis dix ans. Mais pour Janice, c’était tout nouveau.
Après le repas, je me suis rendu en voiture à Clarion Pharmaceuticals, un grand complexe industriel à la limite des faubourgs et des champs de blé, où j’ai annoncé au garde posté à l’entrée que je venais rendre visite à M. Delahunt. Le garde a glissé une carte sous mon essuie-glace avant gauche et m’a rappelé de me munir d’un laissez-passer de visiteur à la réception. Mais la sécurité à Clarion n’était pas très stricte. Je me suis garé et j’ai profité d’une porte ouverte près des aires de chargement pour monter en ascenseur à l’étage indiqué par le répertoire comme celui du bureau de Whit.
Je suis passé devant sa secrétaire comme si j’étais de la maison, j’ai traversé un labyrinthe de salles sans porte dans lesquelles des hommes et des femmes en costumes irréprochables tenaient des conférences téléphoniques, jusqu’à tomber sur Whitman Delahunt lui-même, qui se servait à une fontaine d’eau de source filtrée et réfrigérée dans un couloir étroit. Il a écarquillé les yeux en me voyant.
Whit était toujours aussi impeccable. Les tempes un peu plus grises et la taille un peu moins fine, mais cela lui allait bien. Ses lèvres esquissaient même un sourire, qui a disparu quand il m’a aperçu. Il a jeté sa tasse en papier dans la poubelle. « Scott ! Mon Dieu. Tu aurais pu appeler.
— J’ai pensé qu’il serait bon qu’on ait une petite discussion en tête à tête.
— Bien sûr, et je ne veux pas avoir l’air sans cœur, je sais ce par quoi tu passes, mais le moment n’est pas très bien choisi en ce qui me concerne.
— Je préférerais ne pas attendre.
— Scott, sois raisonnable. Peut-être ce soir…
— Je ne pense pas me montrer déraisonnable. Cela fait cinq jours que ma fille se trouve Dieu sait où, peut-être bien à dormir dans la rue. Alors Whit, désolé que cela interfère avec ton travail et tout, mais il faut vraiment qu’on parle. »
Il a hésité, puis a pris un air important. « Je ne voudrais pas avoir à appeler la sécurité.
— Pendant que tu y réfléchis, parle-moi un peu de ce club copperhead auquel tu as adhéré. »
Il a ouvert de grands yeux. « Attention à ce que tu dis.
— Ou alors on peut en discuter en privé.
— Merde, Scotty ! D’accord. Mon Dieu ! Suis-moi. »
Il m’a emmené à la cafétéria des cadres. Le service étant terminé pour la journée, il n’y avait rien sur les présentoirs chauffe-plats ni personne dans la salle. Nous nous sommes assis à une table en bois laqué comme deux personnes civilisées.
Whit a desserré sa cravate. « Janice m’avait prévenu que cela risquait d’arriver. Que tu pourrais bien débarquer pour compliquer la situation. Tu devrais vraiment parler à la police, Scott, parce que crois-moi, j’ai bien l’intention de leur dire ce que tu fabriques.
— Tu as mentionné un club copperhead.
— Moi, non, c’est toi, et vas-tu arrêter d’utiliser ce mot obscène ? Ça n’a rien à voir. C’est un comité de citoyens, pour l’amour du Ciel. OK, il nous arrive de parler de désarmement, mais on discute aussi de protection civile. Nous ne sommes que de simples pratiquants. Ne nous juge pas en fonction des éléments extrémistes dont les actualités ont parlé.
— Comment suis-je censé appeler votre groupe, dans ce cas ?
Nous sommes…» Il a eu le tact de prendre un air embarrassé. « Nous sommes le Comité pour la Paix dans l’Honneur des Twin Cities. Tu dois bien comprendre toute l’importance de l’enjeu, Scott. Les gamins n’ont pas tort : la montée en puissance de la sphère militaire fausse l’économie, et personne ne peut prouver que les fusils et les bombes seraient utiles contre Kuin. À supposer qu’il soit une menace pour les États-Unis, ce qui reste tout autant à prouver. Nous récusons la croyance générale selon laquelle…
— Épargne-moi votre propagande, Whit. Quel genre de gens y a-t-il dans ce comité ?
— Des gens importants.
— Combien ? »
Il a rougi à nouveau. « Une trentaine.
— Et tu as initié Kait au mouvement auxiliaire pour les enfants ?
— Loin de là. Les jeunes prennent ces problèmes bien plus à cœur que nous. Que notre génération, je veux dire. Ils ne les considèrent pas d’un œil cynique. Kaitlin en est l’illustration parfaite. Elle rentrait de ces groupes de jeunes en parlant de ce qu’un leader comme Kuin pourrait accomplir si on arrêtait de s’opposer à lui à tout bout de champ. Comme si on pouvait s’opposer à un homme qui contrôle le temps ! Au lieu de trouver un moyen de faire de l’avenir un endroit fonctionnel.
— En as-tu déjà discuté avec elle ?
— Je ne l’ai pas endoctrinée, si c’est ce que tu insinues. Je respecte les idées de Kaitlin.
— Mais elle s’est mise à fréquenter des radicaux, pas vrai ? » Whit s’est tortillé sur son siège. « Je ne les qualifierais pas forcément de radicaux. Je connais certains de ces gamins. Il peut arriver qu’ils aillent un peu trop loin, mais par enthousiasme, pas par fanatisme.
— On n’en a revu aucun depuis samedi.
— J’ai le sentiment qu’ils vont bien. Ce genre de choses arrive parfois. Les gamins jettent leurs badges GPS, prennent une automobile et partent quelques jours en virée. Ce n’est pas bien, mais ils n’ont rien inventé. Je suis désolé que Kait se soit laissé entraîner par quelques pommes pourries, Scott, mais l’adolescence n’a jamais été un cap facile à passer.
— Ont-ils mentionné un hadj à un moment ou à un autre ?
— Pardon ?
— Un hadj. Janice a utilisé ce mot.
— Elle n’aurait pas dû. C’est encore un mot dont nous déconseillons l’emploi. Un hadj, c’est un pèlerinage à La Mecque. Mais les gamins lui donnent un autre sens. Pour eux, cela désigne la visite d’une pierre de Kuin, ou de l’endroit où l’une d’elles est censée arriver.
— Tu penses que c’est ce qu’ils ont en tête ?
— J’ignore ce qu’ils peuvent bien avoir en tête, mais je doute que ce soit un hadj. On ne peut pas aller en Daimler à Madras ou à Tokyo.
— Donc, tu ne t’inquiètes pas. »
Il a eu un mouvement de recul et l’air d’avoir envie de cracher. « Quelle malveillance. Bien sûr que je m’inquiète. Le monde est dangereux, et même plus que jamais, à mon avis. J’ai peur de ce qui pourrait arriver à Kaitlin. C’est bien pour ça que je compte laisser la police faire son travail sans la gêner. Et je te suggère d’en faire autant.
— Merci, Whit.
— Ne rends pas la situation encore plus difficile pour Janice.
— Je ne vois pas comment j’y arriverais.
— Parle à la police. Je suis sérieux. Ou je leur parlerai pour toi. »
Il avait retrouvé son assurance. Je me suis levé : je ne voulais pas entendre d’autres sermons sur Kait, pas de sa bouche à lui. Il m’a regardé m’éloigner en restant assis sur sa chaise comme un petit prince blessé.
J’ai rappelé Janice de la voiture. Je voulais lui parler à nouveau avant que Whitman ne le fasse.
La ville avait souffert et changé. Je suis passé devant des fenêtres à barreaux ou barricadées de planches, des commerces de produits au rabais là où s’ouvraient autrefois des boutiques convenables, des devantures d’églises aux dénominations obscures. La grève des éboueurs avait empli les trottoirs de détritus.
Au téléphone, j’ai annoncé à Janice avoir discuté avec Whit.
« Tu n’as pas pu t’en empêcher, hein ? Juste au moment où je me disais que la situation ne pouvait plus empirer. »
Sa voix avait une intonation qui ne m’a pas plu. « Janice… Tu as peur de lui ?
— Bien sûr que non, pas physiquement. Mais s’il perd son boulot ? On fera comment ? Tu ne comprends pas, Scotty. En général, ce que Whit fait est ce qu’il faut faire… il est obligé de suivre le mouvement pour s’en sortir, tu comprends ?
— Pour l’instant, je me soucie plutôt de Kaitlin.
— Je ne suis pas sûre non plus que ce que tu fais lui rende service. » Elle a soupiré. « La police m’a parlé d’un groupe de parents, ça t’intéresserait peut-être.
— Un groupe de parents ?
— Des parents dont les enfants se sont enfuis, en général des enfants aux idées kuinistes. Des parents hadj, si tu vois ce que je veux dire.
— La dernière chose dont j’ai besoin, c’est bien d’un groupe de soutien.
— Tu pourrais comparer tes notes aux leurs, voir ce que font les autres. »
J’en doutais. Mais elle m’a transmis l’adresse et je l’ai insérée dans mon répertoire.
« Entre-temps, je m’excuserai pour toi auprès de Whit.
— S’est-il excusé d’avoir laissé Kait se trouver impliquée là-dedans ?
— Cela ne te regarde pas, Scott. »